Entrevue Chris MAVINGA

Officiellement transféré chez les Russes du Rubin Kazan le 7 août 2013, l'ex-défenseur rennais Chris Mavinga a choisi ROUGE Mémoire pour livrer ses vérités concernant ce transfert qui a beaucoup surpris. Avec franchise et nostalgie, l'ex-numéro 3 des Rouge et Noir évoque aussi son parcours au Stade Rennais FC et ses nouvelles ambitions.

Si c'est possible, j'aimerais revenir un jour au Stade Rennais FC

Tout d'abord, pourquoi avoir choisi ROUGE Mémoire pour livrer tes premières réactions depuis ton départ du Stade Rennais FC ?

J'ai choisi ROUGE Mémoire car pour moi ce sont eux les supporters rennais qui doivent savoir en premier les raisons de mon départ et, ce, avant que tout le monde le sache.

Tu as quitté le Stade Rennais FC dernièrement pour le Rubin Kazan. Peux-tu nous en dire plus sur les circonstances de ce départ, qui en a surpris plus d'un ?

Oui c'est vrai car ce n'était pas mon intention non plus de quitter le club cet été, j'avais vraiment hâte de disputer cette nouvelle saison avec le SRFC. Deux semaines avant mon départ, j'avais fait savoir dans Ouest-France que je voulais continuer à progresser avec Rennes.

Depuis quand étais-tu au courant de l'intérêt pour toi des dirigeants du Rubin ?

Je vais tout expliquer de A à Z. Cela risque d'être long mais c'est le plus important !

Pour commencer, c'est vrai que j'avais assisté à un match amical de Yann M'Vila en Autriche mais je n'avais eu à ce moment-là aucun contact direct avec qui que ce soit du Rubin Kazan avant ou après le match. En fait, c'est seulement quelques jours plus tard que Yann m'a dit que le coach m'avait reconnu lors du match et voulait savoir ma situation contractuelle. De là, j'avais dit à Yann qu'il me restait deux ans de contrat avec Rennes. J'ai ajouté que le club, à ce moment-là, n’était pas vendeur donc ce n'est pas avec moi qu'il fallait discuter mais avec Rennes. À la reprise j'ai su par Yann que le Rubin avait essayé de contacter le club et effectivement, Rennes ne voulait rien savoir donc pour moi l'histoire avec le Rubin était close.

Le lundi ou mardi matin de la semaine où les dirigeants du Rubin sont venus à Rennes, le coach m'a convoqué dans son bureau pour me dire que le club avait reçu une offre officielle du Rubin et que j'étais le deuxième après Romain Alessandrini à faire l’objet d’une offre. Le coach se devait de me le dire et il m'a dit clairement qu'il comptait sur moi cette saison et voulait que je reste. Moi, je lui avais répondu que je voulais rester à Rennes car je m’y sentais bien, le style et le projet du nouveau coach me plaisaient beaucoup.

Le vendredi matin (NDLR : le 26 juillet 2013) en me levant j’apprends via Twitter et la presse que les dirigeants du Rubin viennent à Rennes et ont trouvé un accord avec le club. À ce moment-là j'appelle mon agent pour qu'il vienne sur Rennes car lui-même n'était pas au courant que les dirigeants du Rubin venaient à Rennes et qu’un accord entre les clubs avait été trouvé. Après le deuxième entrainement j'ai dû aller directement dans les bureaux pour parler avec les dirigeants du Rubin et cela avait été long car on ne se mettait pas d'accord sur mon salaire et c'est seulement vers 23h00 qu'ils avaient décidé d'accepter mes conditions. Donc le week-end suivant, j'en avais profité pour en discuter avec mes parents et ma mère m'a clairement dit de ne pas y aller et de rester à Rennes. Elle ajoute que de l'argent j'en gagnerai même plus tard si je faisais les efforts nécessaires pour y arriver.

Le lundi matin, je rappelle mon agent pour lui dire que je veux rester à Rennes. Il débarque à Rennes pour voir les dirigeants et leur annoncer que je décide finalement de rester pour une saison de plus malgré la bonne proposition salariale faite par le Rubin. Je n'avais pas l'intention d'y aller et je n'allais pas demander une revalorisation de contrat à Rennes. Ce qui se passe ensuite c'est que du fait qu'ils avaient trouvé un accord entre clubs, les dirigeants rennais voyaient d'un bon œil que j'aille là-bas. C’était une bonne affaire pour le club. Ils m'ont alors fait comprendre qu'ils avaient besoin de liquidités. J'ai quand même essayé de les persuader que j'avais envie de rester à Rennes mais à un moment donné si tu n'es plus dans les plans ça ne sert à rien de forcer.

Puis, on ne me poussait pas non plus dans un club sans ambition car le Rubin joue un rôle important dans le championnat russe et joue régulièrement les compétitions européennes. C’est pour cela que cela avait été long ce transfert. Maintenant en arrivant à Kazan, je suis content, j'ai hâte de découvrir les matches de championnat. Je les ai vus en Europa League et j'ai pu m'apercevoir du niveau des joueurs aux entraînements. Je peux vous dire que c'est vraiment très fort. Je comprends mieux pourquoi l'année dernière, le Rubin n’a échoué qu’en quart contre Chelsea, futur vainqueur de la compétition.

Le fait d'y retrouver Yann M'Vila a pesé dans la balance ?

Le fait qu'il y ait un joueur qui parle français était important avant même de penser à l'amitié. Pour moi, quand tu pars à l'étranger c'est primordial d'avoir au moins un partenaire qui parle la même langue que toi. Cela avait déjà été le cas pour moi en m’engageant à Liverpool et à Genk pour que l'intégration soit meilleure.

Que regrettes-tu le plus en quittant Rennes ?

De ne pas avoir marqué un but avec le Stade Rennais FC !

Quel souvenir sportif de ton passage à Rennes reste le plus fort ?

J'en ai trois : mon premier match avec le SRFC sur la pelouse de l’Étoile Rouge de Belgrade ; la victoire contre le PSG à 9 contre 11 ; et enfin la demi-finale de Coupe de la Ligue contre Montpellier avec cette fin de match avec tous les supporters sur le terrain. C’était magique !

Quelle a été ta relation avec le nouveau coach Montanier ?

C’était une très bonne relation entre un joueur et son coach. J’aurais vraiment aimé travailler encore plus longtemps avec lui car il nous faisait beaucoup travailler la technique. Je pense que c’est un point important dans ma progression.

Vas-tu continuer de suivre attentivement les résultats du Stade Rennais FC ?

Oui, je suivrai toujours les résultats du SRFC car c'est un club que j'ai appris à aimer. D’ailleurs, c’est un secret mais je vais le dire… J'aimerais même revenir un jour comme ont pu le faire Ilunga ou Mensah parmi ceux que j'ai connus. Le temps nous dira si c’est possible ou pas.

Reste-t-il des joueurs avec qui tu as gardé contact chez les Rouge et Noir ?

Oui, avec la plupart des joueurs car pendant mes deux ans j'ai pu tisser des amitiés fortes avec mes coéquipiers. Dès que possible, je ferai un saut à Rennes pour les revoir.

Tu vas garder ce lien avec les supporters via Twitter ou Instagram ?

Oui sur Instagram mais Twitter ce n'est jamais simple car des fois j'en ai ras-le-bol des insultes. Parfois, j'ai des envies de quitter le monde Twitter mais pas envie de quitter ceux qui m'y ont toujours soutenu et veulent savoir comment je me porte.

Quelles sont désormais tes ambitions et objectifs personnels, avec le Rubin Kazan voire en sélection ?

J'ai envie de continuer à progresser comme je l'ai fait ces deux dernières années à Rennes et de devenir un très bon arrière gauche dans l'avenir. Avec le Rubin, l’objectif est de gagner le titre du championnat russe et aussi de bien figurer en Europa League en faisant encore mieux que l’année précédente, je l'espère.

As-tu un dernier mot à adresser aux supporters rennais et à toutes les personnes que tu y as connu ?

Je tiens à remercier les supporters rennais qui, malgré mon départ, continuent à me suivre et m'écrivent des mots d'encouragement ! Ça fait toujours plaisir. Un mot aussi pour mes coéquipiers rennais et aussi pour ces gens que j'ai pu connaitre dans cette ville. Même s’ils n'ont rien à voir avec le football, ils ont aussi été importants dans mon intégration à Rennes.


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