Entrevue Andrès FLEURQUIN

Le milieu de terrain uruguayen, Andrès Fleurquin, fait partie de la liste noire des sud-américains recrutés par le Stade Rennais FC quand François Pinault préférait encore investir dans le football plutôt que dans l'art contemporain. Avec l'aimable autorisation de So Foot, Andrès Fleurquin revient notamment sur son court passage en Bretagne lors de la saison 2002/2003 sous les ordres de Philippe Bergeroo puis de Vahid Halilhodzic.

"Difficile de parler avec Halilhodzic"

Quel souvenir gardes tu de ton passage à Rennes ?

C'est une belle ville, les gens sont sympas, et la région m'enchante vraiment : Dinard, Dinan, Saint-Malo … En plus ma première fille est née à Rennes, et a donc la nationalité française. J'adorerais revenir en Bretagne une fois ma carrière achevée. Reste que sportivement ce ne fut pas une bonne année pour le Stade Rennais. Pour moi, non plus.

Tu avais rencontré des problèmes d'adaptation ?

Non, pas du tout. On a simplement mal commencé la saison, l'entraîneur qui m'a voulu (NDLR : Bergeroo) est parti, et Halilhodzic est arrivé. Là, ma situation a changé de manière drastique : j'ai joué cinq ou six matches, pas plus.

Tu as demandé à Halilhodzic pourquoi il ne t'alignait pas ?

Oui, mais c'est le type d'homme avec qui il est difficile de parler. Après, chaque entraîneur a sa méthodologie. Halilhodzic est un entraîneur extrêmement rigoureux, mais les résultats ont parlé pour lui. Le Stade Rennais peut le remercier pour avoir permis au club de se maintenir en Ligue 1.

Comment Rennes t'a convaincu de venir jouer en France ?

En fait, j'évoluais avec Galatasaray, et Pierre Dréossi m'a fait une offre économique vraiment tentante. A la fin de la saison, Dréossi m'a clairement dit que mon temps de jeu risquait d'être faible, donc j'ai fait mes bagages. Car moi, je voulais jouer.

Quel souvenir gardes-tu des infrastructures du club ?

J'ai joué dans cinq équipes en Europe (Sturm Graz, Galatasaray, Rennes, Cordoue, Cadix), et Rennes est le club avec les meilleures infrastructures que j'ai connu. De loin. Je ne sais pas si M.Pinault est toujours là, mais il a vraiment investi pour donner un environnement confortable à l'équipe.

Pour toi, quel est le niveau de la Ligue 1 ?

Très bon. Les joueurs sont très rapides, puissants, notamment les joueurs provenant des ex colonies africaines. Le style de jeu est vraiment vertical.

Lors de ton passage à Rennes tu as fait connaissance avec Petr Cech, qui avait alors 20 ans, et venait d'arriver en Bretagne…

Absolument, et d'ailleurs, je suis toujours en contact avec lui. Nos femmes sont aussi très amies. En fait, la relation s'est nouée à notre arrivée, quand on a passé nos trente premiers jours dans le même hôtel, en attendant de trouver une maison. Je suis vraiment très content pour lui, mais je ne le voyais pas atteindre un tel niveau. C'était un très bon gardien, mais il a vraiment progressé, notamment dans ses sorties aériennes. Il se montre aussi beaucoup plus autoritaire avec sa défense.

Après ton année rennaise, tu pars en Espagne…

Oui, j'ai joué une saison à Cordoue puis, je suis resté six années avec le club de Cadix. Tout se passait bien avec Cadix : je jouais, la ferveur des supporters était impressionnante, je me suis fait beaucoup d'amis, donc aucune raison de vouloir changer d'air. Ma femme se sentait aussi très bien en Espagne, où on a eu trois autres enfants.

Et là tu reviens à la case départ, au Defensor, ton club formateur. Dans quel état as-tu retrouvé le football uruguayen ?

Le jeu est aujourd'hui plus dynamique qu'à mes débuts, et on continue à sortir de très bons joueurs qui s'exportent. Mais l'environnement n'a vraiment rien à voir avec celui de l'Europe. Ici, je me sens à la maison, en famille. En plus, on joue la Libertadores, ce qui est très motivant.

Pour ceux qui ne connaissent pas le club, peux-tu nous présenter le Defensor ?

C'est le troisième club uruguayen. Celui qui a le meilleur centre de formation. Historiquement, le Defensor est le club qui vend le plus de joueurs en Europe.


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