Entrevue Etienne DIDOT

Le jeudi 15 mars 2012 à 3 jours d'un Rennes-Toulouse importantissime pour les deux équipes en Ligue 1, Etienne Didot a consacré un peu de son temps pour répondre aux questions de ROUGE Mémoire. Ce breton pur souche et ancien capitaine du Stade Rennais FC a passé 7 saisons comme professionnel avec les Rouge et Noir. Avec le Paimpolais, ROUGE Mémoire retrace ses souvenirs rennais, son départ au TFC et l'avant-match du dimanche 18 mars 2012.

"C’est Laszlo Bölöni qui a fait de moi un titulaire dans l’équipe"

Tu débutes en pro avec Christian Gourcuff en janvier 2002, puis Vahid Halilhodzic mais c'est surtout Laszlo Bölöni qui te fait réellement confiance. Que gardes-tu de tes débuts professionnels ?

Mes débuts professionnels ce ne sont que des bons souvenirs avec Christian Gourcuff car au tout départ c’est lui qui m’a fait confiance. Après, ça a été Philippe Bergeroo qui m’a lancé avant de partir du club. Par la suite, il y a eu Vahid HalilHodzic qui m’a fait joué pas mal de matchs. Mais c’est vraiment Laszlo Bölöni qui a fait de moi un titulaire dans l’équipe.

Ton 1er but lors de Rennes - Strasbourg le 21 mai 2005, peux-tu nous le raconter ?

Je m’en souviens très bien car j’avais déjà joué beaucoup de matchs en Ligue 1 (NDLR : c’était son 95ème match avec le club). Je m’étais fait énormément chambrer par Olivier Monterrubio, Cyril Jeunechamp et Alexander Frei. Je me rappelle avoir pris pas mal de petites claques derrière la tête, on avait bien rigolé. En plus, c’était le dernière rencontre à domicile de la saison, l’ambiance était énorme.

Une semaine après ce but symbolique, le club obtient une qualification historique pour l'Europe. Souvenir ?

C’était un moment magnifique, on avait un super groupe avec une super ambiance. On avait fait une fête géniale derrière avec les supporters et j’ai gardé des souvenirs incroyables de ce soir là.

"Il y avait une osmose aussi bien au sein de l’équipe qu’avec les supporters"

De 2004 à 2006, on voit une equipe rennaise certainement la plus puissante offensivement dans l'histoire du club avec Frei, Monterrubio, Gourcuff, Källström ou Utaka. Que gardes-tu de cette période ?

C’était génial. On vivait des supers moments avec des supers matchs. Ça jouait très bien et il y avait vraiment une osmose aussi bien au sein de l’équipe qu’avec les supporters. Ce sont vraiment des souvenirs inoubliables.

En 2006/2007, c'est une fin de saison tragique avec cette Champion's League qui s'envole à Lille (1-1) lors de la dernière minute du dernier match. Est-ce encore une cicatrice ce 26 mai 2007 ?

Je m’en rappelle très bien et j’en parlais encore cette semaine. C’était vraiment une saison extraordinaire, on avait fait d’excellents matchs à domicile notamment. Je me souviens d’un Rennes – Toulouse en toute fin de saison que l’on gagne (3-2) qui sentait la très bonne saison. Mais, il y a eu ce but au dernier moment à Lille qui a un peu tout cassé malgré la qualification pour la Coupe d’Europe parce que la Champion’s League nous tendait les bras. Ce n’est pas un mauvais moment mais c’est un souvenir marquant dans ma carrière.

En 2007/2008, changement de coach durant l'hiver. Guy Lacombe te préfère Fabien Lemoine et te laisse sur le banc où à des postes excentrés qui ne te correspondent pas. Comment se dessine alors ton départ ?

Déjà on avait des résultats moyens donc Pierre Dréossi a décidé de se retirer. Guy Lacombe est arrivé et moi j’avais 15 jours de blessure devant moi. Du coup, j’ai été mis sur le côté assez rapidement et il n’y a pas eu du tout de dialogue. Je voyais que ça ne sentait pas bon avec ce coach. Je n’avais pas eu d’autre choix que de partir. Pour autant, je ne suis pas du tout rancunier seulement ça c’est mal passé avec cette personne là. Mais quand je repense au Stade Rennais, je n’ai que de bons souvenirs.

Cette saison au Stadium, tu marques le but de la victoire contre Rennes. Que ressens-tu à ce moment là ?

Pas grand-chose ! Seulement de la joie pour le TFC. À Rennes, j’ai beaucoup de supers souvenirs mais les joueurs avec qui j’avais de supers relations ne sont plus au club à part "la Danze" que j’apprécie beaucoup. Je connais quasiment plus personne à part quelques personnes dans les bureaux avec qui je m’entends très bien. Vu que sur le terrain, je ne connais plus grand monde, ça ne change rien pour moi de jouer contre Rennes ou une autre équipe.

"Je trouve dommage que l’identité se perde au sein de l’effectif rennais. "

Depuis ton départ lors de l'été 2008, que penses-tu de la trajectoire des Rouge et Noir ? Continues-tu de suivre les résultats du club et as tu gardé des contacts ?

Quand je regarde les résultats de la Ligue 1, évidemment je regarde les résultats du Stade Rennais et je suis cela avec beaucoup d’attention. J’ai encore pas mal d’amis en Bretagne et c’est un clin d’œil de regarder ce qu’il se passe à Rennes.

Rennes - Toulouse dimanche. Comment on prépare ce match côté Toulousain ?

On a fait un mini faux-pas à domicile contre Lorient (1-1) la semaine passée. Ce match là, on doit le remporter assez facilement et finalement on concède le nul. À nous d’aller rattraper ces deux points perdus à Rennes. On vient au Stade de la Route de Lorient pour gagner tout simplement.

Que penses-tu du parcours de Romain Danzé, pur breton comme toi, que tu avais pris sous ton aile à ses débuts et qui porte régulièrement le brassard du club aujourd'hui ?

Je trouve ça super et surtout hyper important pour le club. Je pense qu’en Bretagne on est assez chauvin et fier de notre région. Donc qu’il y ait un Breton dans cette équipe, je pense que c’est un minimum pour un club comme Rennes. Je trouve ça d’ailleurs dommage que l’identité se perde au sein de l’effectif. Cette image bretonne du Stade Rennais, c’est important. Heureusement que Romain est là, ça fait du bien !

Yann M'Vila va probablement quitté Rennes cet été. Si on te propose un retour au bercail pour le remplacer, tu serais partant ?

Il y a beaucoup de "si" dans cette question. On ne sait jamais dans le football mais j’ai prolongé à Toulouse l’été dernier et je m’y sens très bien. C’est un club où l’on me fait énormément confiance et j’ai envie de rendre beaucoup à ce club là. C’est ce que je m’efforce de faire au quotidien. Pour le moment, je ne pense pas à autre chose qu’au TFC.

"Pour moi, c’était une énorme fierté d’avoir marqué lors de ce Nantes-Rennes !"

Etienne Didot, peux tu nous conter le match historique du Stade Rennais FC à La Beaujoire le 4 janvier 2006 qui mettait fin à une série noire longue de 41 ans des Rouge et Noir en terre nantaise ?

Je m’en rappelle très bien car à chaque fois que je rentre en Bretagne et à Rennes, on m’en reparle (rires). C’était vraiment la confirmation que Rennes prenait le pas sur Nantes. Après tant d’années, le Stade Rennais passait enfin au dessus du FC Nantes, au moins cette saison là. Tous les supporters étaient heureux et c’était bien pour toute la région rennaise. Pour moi, c’était une énorme fierté d’avoir marqué lors de ce match là. Je me rappelle aussi de la 3ème mi-temps qui avait été belle. Mon but c’est Kim Källström qui me l’offre, après je passe derrière le but pour le fêter. À la fin du match, on avait même danser une gavotte avec Yoann Gourcuff devant les supporters. On avait bien rigolé !


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